Museum week jour 6 #Eau

L'eau est partout, y compris au musée des Années 30 !

L’#Eau est présente partout sur la planète et revêt de multiples formes : solide, gazeuse ou liquide, douce, potable ou salée, rivière, mer ou océan ... Essentielle à la vie, tantôt écosystème, moyen de transport, l’eau est aussi créatrice d’un imaginaire à la fois craint et fantasmé ainsi que d’un patrimoine qui lui est propre. En cette Journée mondiale des océans, nous vous proposons trois œuvres inspirées par l’eau. Embarquons à bord du paquebot Normandie avec Aïssa, agent de surveillance, et découvrons de mystérieuses créatures comme la sirène avec Marjorie, médiatrice culturelle et le génie de la mer avec Claire, chef du service de la conservation …

Anonyme, Paquebot Normandie, 1935


Anonyme, Paquebot Normandie, 1935 © Droits réservés. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo Philippe Fuzeau.

Si la maquette est à échelle réduite, Aïssa voit d’abord à travers elle l’immensité du paquebot, imaginant la puissance de son moteur qui lui a permis de traverser l’Atlantique. Puis ce sont ses détails qui l’interpellent, les hublots, les cabines, les piscines et les terrains de tennis mais aussi les canots de sauvetage. Il nous précise que seules deux des trois cheminées étaient réelles et fonctionnelles. La dernière avait une simple fonction décorative, permettant peut-être d’équilibrer la silhouette du paquebot. De même, il souligne le fait que la première classe était située vers l’avant du bateau, la seconde vers l’arrière, tandis que les machines étaient dans la soute.

S’il a choisi cette œuvre, c’est parce qu’Aïssa aime voyager en bateau. Sur l’eau, il est à l’aise et a le sentiment d’être libre. Il apprécie le bleu du ciel et de la mer, le bruit des vagues et aime particulièrement voir la côte d’un pays se dessiner au loin.

Quand il regarde cette maquette, Aïssa imagine le confort des cabines, le rassemblement des classes sociales, les gens heureux et prenant plaisir à regarder le ciel et la mer, à écouter le chant des mouettes. Il les imagine rire et apprécier le voyage à bord de ce bateau.

Irène Codréano, Sirène, 1928

Cette sirène, hors de l’eau et en équilibre sur un bloc de marbre, séduit le regard de Marjorie. Elle est belle, calme et son immobilité l’invite sans crainte à s’approcher très près. Elle observe d’abord sa tête inclinée vers le bas, suspendue à son long cou, avant de poursuivre vers son torse. L’absence de bras ne la dérange pas. Au contraire, la chute vers le creux de ses reins révèle sans détour sa queue de poisson.


Irène Codréano, Sirène, 1928 © Irène Codreano. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo Thierry Ollivier.

En choisissant cette œuvre parmi les collections du musée des Années 30 qu’elle connait parfaitement, Marjorie s’aperçoit qu’une sirène dans un musée ne nous surprend pas. C’est ici une œuvre d’art exposée avec d’autres, et elle paraît ainsi au bon endroit, à sa place. Cependant, sa contemplation invite à la réflexion. Si elle était vivante, le manque d’eau serait crucial pour sa vie. Cette sirène lui rappelle que sans eau, nous ne sommes rien, que cette ressource naturelle à l’origine de la vie doit rester un bien universel.

Cependant à ses côtés, elle ne se sent pas inquiète, « elle nage ». L’origine du monde avant d’être terrestre était maritime et la sirène lui rappelle la capacité du vivant à s’adapter. « Et c’est ensemble que nous plongeons dans les profondeurs de la mer ».

Carlo Sarrabezolles, Le Génie de la Mer, 1935

Cette petite œuvre a tout d’une grande : c’est une réplique réduite d’un bronze commandé par la Compagnie générale Transatlantique en 1934 pour la terrasse du café-grill du fameux paquebot Normandie. Claire s’arrête souvent devant cette sculpture lorsqu’elle déambule dans les salles du musée des Années 30 : les proportions du corps « ont presque quelque chose de dérangeant » comparées au triton marin souvent barbu et âgé. Ici, il a un visage juvénile et des « yeux globuleux qui s’apparentent à ceux d’un poisson ». Sa posture montre sa « puissante musculature dont le traitement contraste avec celui lisse de ses jambes qui se terminent en deux queues de poissons ».


Carlo Sarrabezolles, Le Génie de la Mer © Adagp, Paris, 2022. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo Philippe Fuzeau.

Trop lourde pour la structure du paquebot, elle ne sera jamais installée : « J’imagine que Carlo Sarrabezolles a dû être particulièrement déçu » confie-t-elle, même si le paquebot Normandie, le plus grand du monde à son lancement, a coulé en 1942. Pour Claire, qui a une affinité particulière avec l’océan, ce petit plâtre a connu un destin « exaltant ».

En partant en Corse il y a quelques années, elle a eu la surprise de découvrir au pied du siège de la compagnie de transport maritime CMA-CGM à Marseille l’impressionnant bronze monumental de 7m15 du Génie de la mer « qui paraissait à son tour bien chétif au regard des 145m de haut de la tour construite par l’architecte Zaha Hadid ».

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