Museum week jour 7 #Coexister

Les musées de Boulogne-Billancourt célèbrent la diversité culturelle, la pluralité des regards et la manière qu’ont les hommes de #Coexister avec ce qui les entoure

De par la richesse de leurs collections, les musées de Boulogne-Billancourt célèbrent la diversité culturelle, la pluralité des regards et la manière qu’ont les hommes de #Coexister avec ce qui les entoure. Au musée des Années 30, une section est consacrée à l’École de Paris, qui réunissait dans le quartier parisien de Montparnasse, des artistes d’horizons diverses mais aux sensibilités proches, formant alors une communauté multinationale unie par un mode de vie bohème.

Suivons ainsi Yunfei, agent d’accueil et de surveillance, dans le célèbre café du Dôme puis baignons-nous au Ponte Milvio avec Benjamin, conservateur en chef et directeur des musées, avant de voyager en Afrique avec Jocelyne, agent d’accueil et de surveillance.

Arbit Blatas, Le café du dôme, 1938


Arbit Blatas, Le café du Dôme © Arbit Blatas. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo Philippe Fuzeau.

Dans cette œuvre, Yunfei voit avant tout de nombreuses personnes rassemblées, une quarantaine lui semble-t-il, dans le café-bar du quartier de Montparnasse. Les artistes de l’époque s’y réunissaient en effet pour échanger sur différents sujets. Presque tous sont assis à de petites tables et beaucoup de choses se déroulent dans cette scène.

En regardant leurs expressions et attitudes, les yeux fermés, les traits tendus et sérieux, les têtes baissées, Yunfei imagine ce qu’ils peuvent penser, ce qui peut les soucier. Les couleurs sont tristes : le noir, le blanc et le gris expriment une inquiétude. Selon elle, ils partagent leurs problèmes, discutent de leur situation actuelle et réfléchissent à leur avenir d’artistes.

En cherchant à comprendre ces ressentis, Yunfei attire notre attention sur la date du tableau, 1938. Les ombres de la Seconde Guerre mondiale semblent planer sur ces artistes venus dans ce café pour chercher un refuge. Venus de loin, ils se sont soutenus en forgeant une communauté à partir de leur diversité.

 

Georges Cheyssial, Baignade au Ponte Milvio, 1936

Ce grand tableau peint par Georges Cheyssial est un envoi de Rome, « c’est-à-dire une œuvre réalisée par un pensionnaire de la Villa Médicis à Rome afin de rendre compte de son travail auprès l’École des Beaux-Arts à Paris », explique Benjamin.

Le peintre séjourne donc à Rome lorsqu’il peint ce tableau. Il représente des hommes et des femmes, sans doute de diverses origines sociales, culturelles ou géographiques, au bord du Tibre, ce fleuve qui traverse la capitale. Benjamin insiste sur ce « moment de rassemblement populaire sans distinction, uniquement pour le plaisir de profiter des berges romaines ». En effet, ce tableau témoigne de l’avènement d’une véritable société des loisirs. Cette même année, en 1936, le Front populaire met en place les congés payés en France.


Georges Cheyssial, Baignade au Ponte Milvio, © Adagp, Paris, 2022. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo Philippe Fuzeau.

Bâti au nord de Rome, le Ponte Milvio ou pont Milvius est un vestige antique important, près duquel l’empereur Constantin battit son rival Maxence en 312. Pour Benjamin, il est amusant de noter ce contraste, qui « rend ainsi bien compte de l’atmosphère romaine, où la vie quotidienne a pour cadre les témoignages d’une histoire millénaire ».

 

Raymonde Heudebert, Indigènes traversant un oued, vers 1931

Dans ce tableau, nous pouvons voir des hommes, des femmes et des ânes traverser un fleuve. Certaines personnes transportent de l’eau ou du linge, et les mères portent leur enfant sur le dos. Pour Jocelyne, les couleurs sont chatoyantes. Le vert et le bleu dominent la toile et l’ocre, qui dessine une bande horizontale, attire le regard. Ensemble, ces couleurs dépeignent un paysage dans lequel évoluent humains et animaux. La manière dont les ânes sont structurés, non pas dans l’arrondi de l’animal mais dans une stylisation presque cubiste lui plaît énormément. Elle décèle d’autres formes géométriques dans la toile, à l’image du rectangle de lumière qui vient éclairer le cou de la femme au premier plan.


Raymonde Heudebert, Indigènes traversant un oued © Adagp, Paris, 2024. Musées de la ville de Boulogne-Billancourt - Photo CP, collections du musée du Quai Branly - Jacques Chirac.

Par ailleurs, c’est l’eau qui fascine Jocelyne dans cette œuvre, « [elle la] happe, et la vie qu’il y autour d’elle, c’est ce qui [l]’attire dans cette toile ». Elle rappelle que tout être vivant est dépendant de l’eau. C’est une ressource qu’il faut savoir utiliser à bon escient, en toute intelligence, afin que les humains, les animaux et les végétaux puissent tous en profiter. Ils doivent alors cohabiter.

Revivez les jours précédents de la Museum week 2024 : Jour 1 #Coulisses - Jour 2 #IntelligenceArtificielle - Jour 3 #Biodiversite - Jour 4 #SelfieNature - Jour 5 #NatureUrbaine - Jour 6 #Eau